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 Contrôle parental : power to the people | Il y a deux semaines, la Revolution s'est vue dotée d'une toute nouvelle fonctionnalité. Tellement populaire, en fait, que la Xbox 360 en est déjà équipée et que Sony l'a déjà incluse dans le cahier des charges de la Playstation 3. Non, il ne s'agit pas d'un lecteur de disques optiques nouvelle génération ou de services en ligne révolutionnaires ; ces trois consoles ont toutes en commun un système élaboré de contrôle parental. Entrez un âge dans le menu de configuration de la machine et la ceinture (de chasteté ?) est bouclée. Désormais, sur simple lecture du code PEGI (ou ESRB, ou CESA) encodé sur le disque, un jeu peut-être lancé librement ou bien nécessiter un mot de passe.
Joueurs avertis que nous sommes, notre premier réflexe est de considérer de telles inclusions comme superflues. "Et comment ces titres violents ou sexy arrivent-ils à la portée des enfants, de toutes manières ?" interroge le magazine The Inquirer. Mais s'il est probablement vrai que beaucoup ne prêteront pas attention à ces menus, le but est moins de protéger les chères têtes blondes que d'offrir un alibi imparable à l'industrie. En mettant tout le nécessaire de contrôle à disposition des utilisateurs de la console, les constructeurs placent clairement la responsabilité là où elle devrait toujours être, c'est-à-dire dans le camp des parents. Et évitent que la censure ne soit appliquée de force par un organisme extérieur.
Car c'est actuellement ce qui menace d'arriver aux Etats-Unis, au moment où le débat sur la violence et le sexe dans les jeux vidéo arrive quasiment à ébullition. Après le passage d'une poignée de lois régulant la vente de titres interdits aux moins de 18 ans dans certains états (la Californie de Schwarzenegger, entre autres), deux sénateurs visent en effet l'ensemble du territoire avec un nouveau texte intitulé "Family Entertainment Protection Act" (Acte de protection du divertissement familial en VF). Celui-ci prévoit, entre autres, l'interdiction de vente ou de location de titres adultes aux moins de 17 ans, une surveillance plus étroite des revendeurs et de l'ESRB, le PEGI américain, et la possibilité pour les acheteurs de déposer des plaintes officielles si le classement obtenu par un jeu est jugé trompeur. En clair, les deux sénateurs demandent une plus grande implication du gouvernement américain dans les affaires d'une industrie qui, jusque là, s'était toujours autorégulée.
Officiellement, c'est toujours la même rengaine : protéger la sacro-sainte famille et les petits enfants innocents (des seins à la télé, du mot "fuck" à la radio...). Mais certains voient dans cette accélération soudaine de la machine législative une opération politique calculée. Qui est à l'origine de cette loi ? Hillary Clinton et Joe Lieberman, tous deux démocrates. Les mêmes démocrates qui ont manqué le train des "valeurs" de 2004, celui qui a porté toute la campagne présidentielle américaine. Pendant qu'ils parlaient chômage ou guerre, les républicains menés par Bush horrifiaient l'Amérique profonde avec les spectres du mariage homosexuel, de l'avortement ou de la décadence télévisuelle. Avec le succès que l'on connaît. Les démocrates auraient-ils trouvé dans la décadence supposée du jeu vidéo ("La popularité des jeux violents atteint des sommets," titre le magazine Techtree) leur "valeureux" cheval de bataille ?
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